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Mon passé sportif

Retour sur 30 ans d'entraînements.

 

Le sport fait et fera toujours parti de ma vie. En revanche ce que j'ignorais, c'est qu'il existait tant de manières de le concevoir et de le pratiquer.

Y a deux ans, je rédigeais l'article Le sport, mon refuge que je vous invite à lire ou relire, dans lequel je vous racontais l'évolution de ma relation au sport de l'enfance à l'âge adulte, du plaisir à l'excès.

J'aimerai ici le compléter et revenir sur mes différentes activités physiques et la manière dont j'ai pu les aborder, sur ces blessures qui leur sont associées, sur certains des grands moments qui m'ont marqué et qui font qu'aujourd'hui ma vision du sport, ma pratique et mes objectifs ont complètement changé.

 

J'ai 32 ans, et comme je réponds souvent à ceux qui s'interrogent sur mes longues phases d'inactivité, j'ai surement fait plus de sport dans ma vie que n'importe quel amateur n'en fera dans la sienne. Ce pourquoi il m'arrive de ne tout simplement plus avoir envie, et d’accepter de ne pas avoir à me forcer. Mon corps en a assez, ma tête aussi. Et s'il reste toujours de nouveaux chemins à explorer, il reste tout autant à découvrir en dehors de cet univers dans lequel je me suis si longtemps réfugiée, enfermée.

En attendant de me sentir assez forte pour affronter le reste du monde. Jusqu'à ce que je comprenne que je ne gagnerai pas ma force dans les bras, les jambes ou derrière un palmarès, mais dans la tête. Et que le reste du monde n'était parfois pas plus toxique que les relations que j'entretenais à travers mon sport.

 

Chronologie des pratiques

 

Je commence la danse classique à l'âge de 3 ans, mais j'ai besoin d'un sport plus riche en stimuli, je m'ennuie. Ce pourquoi je me dirige vers la gymnastique artistique que je vais pratiquer durant 13 ans. Parallèlement, je vais m'intéresser à l'escalade et à l'athlétisme. Puis plus tard au triathlon, bien que ce ne soit pas les seuls sports que j'ai pratiqué. Et vous risquez d'être étonnés !

 

1994. Je débute la gym à Libourne à l'âge de 7 ans, plus tard que la plupart des filles de mon groupe. Et tout y est difficile, l'intégration, le rythme, la pédagogie. On t'explique qu'ici chaque place se mérite, que pour réussir tu dois souffrir, pour progresser pleurer. Le contrat est clair : t'as le niveau tu continues, tu l'as pas tu dégages. Et tout est propice à la comparaison, les tests, les sélections, les compétitions. Certaines craquent sous la pression, les autres s'accrochent des insultes aux félicitations, du sourire au mépris, peut-être même les deux en même temps. La douleur fait parti du jeu, d'une zone de confort, un critère de réussite au-delà du plaisir et de la performance.

À 10 ans, je cumule déjà 12h d'entraînements par semaine sur les 4 agrès : saut, barres, poutre et sol ; le soir, le week-end, les vacances. Je ne vis que pour et à travers la gym, enchaîne les compétitions, les médailles et les larmes. Beaucoup de larmes. Une passion destructrice qui m'amène ceci-dit jusqu'en Roumanie pour effectuer un stage au centre de haut niveau Nadia Comaneci. Un souvenir tout aussi magnifique que malaisant, dans cette impression de vivre les choses différemment, sans engagement.

Peu avant le voyage, je développe la maladie de Cever liée à un retard de croissance dû au volume et l'intensité des entraînements. Plus de 6 mois de galère, de douleurs aux tendons d’Achille, de straps. Puis je découvre l'existence d'une grave scoliose pour laquelle je me retrouve à porter un corset la nuit.

 

1997. Je quitte Libourne pour des raisons de santé. Pourtant très vite la gym me manque, cruellement, foncièrement. J'ai le cœur brisé, privée de la seule chose qui me fait vibrer.

Quelques mois plus tard, je signe dans un jeune club qui découvre tout juste le milieu fédéral, Chevanceaux. Ici, aucun retard à rattraper, pas de pression, pas de jugement. Le rythme est plus cool, 8h semaine ; l'ambiance familiale. S'enchaînent à nouveau les stages, les compétitions, les médailles.

J'y décroche mes premières qualifications en finales de zone individuelle, des demi-finales de championnats de France. Le sommet pour une gymnaste comme moi !

 

Parallèlement, je prends une licence en roller en 1998, pour suivre mon frère. Passionnée par le patinage artistique, j'espère pouvoir partir sur du roller artistique l'année suivante en complément de la gym mais le club n'en propose pas.

 

Enfin, je découvre l'escalade au collège la même année. Repérée par mon professeur d'EPS pour toutes ces qualités communes à la gym, j'intègre l'équipe UNSS. Tous les mercredis d'abord, et tous les midis jusqu'à décrocher ma qualification pour les championnats de France en 2001. Puis ma place en stage sur les falaises du Céou, une expérience magnifique dont je garde encore des papillons dans le ventre tant le décor et l'ambiance y étaient incroyables.

J'ai beau avoir réduit le volume horaire de gym, je me retrouve toujours avec des semaines de 12h. Comme quoi quelque soit le domaine, j'étais née pour m'entraîner. Ce qui tombe bien parce que c'est la seule chose qui me plait !

 

 

- Up, down and repeat

 

2002. Forte d'une belle progression gymnique, j'intègre en seconde l'internat bordelais pour un arrangement scolaire de type sport-études. La semaine, je m'entraîne à Talence et matche pour le groupe Ufolep. Le week-end, retour à Chevanceaux pour les compétitions fédérales. 15h hebdo à travers deux univers foncièrement opposés : ce qui se rapproche du haut niveau d'un côté, dans lequel j'accepte de reprendre les bases pour les solidifier, de régresser pour progresser. À la cool de l'autre, où j'ai l'habitude d'aller chercher des points sur la difficulté, au détriment de la qualité.

Alors évidemment, je me retrouve à Talence avec des filles plus jeunes et plus fortes que moi, j'y subis les regards et les moqueries. Mais j'ai mûri et j'ai compris que je n'étais pas là pour me faire des potes ou rattraper un quelconque retard mais me concentrer sur ma propre progression.

 

Au même moment, une nouvelle discipline débarque au sein de la fédération. Des compétitions par équipe sur 3 ateliers, la Teamgym : une danse au sol, du travail acrobatique et du saut. Pour le fun, j'intègre celle de Chevanceaux. Qui à la surprise générale se qualifie pour les championnats de France de 2003, la première année ! L'exploit pour un club comme le nôtre, dans un village de 1000 habitants.

Plus fou encore, nous en rapporterons la médaille d'argent. C'est évidemment mon plus beau souvenir sportif à ce jour. Et l'un des plus beaux moments de ma vie.

Sur cinq ans de pratique dans la discipline, nous totaliserons 5 tops 10 en finales nationales dont 2 secondes places.

L'année marque également l'apparition de périostites, des deux côtés. Elles aussi liées à la charge d'entraînement sur des sols par toujours adaptés.

 

2003. L'arrangement scolaire n'est pas reconduit. Et au lycée pour la première fois le rythme ralentit. Ma vie tourne à l'orage, celle de mon entraîneure sur qui j'avais l'habitude de compter, aussi. Et des conflits éclatent, à tout bout de champ.

Sous pression constante, je me retrouve à créer un blocage psychologique pour les rotations avant. J'ai beau essayer de régler le problème seule, discrètement, je me rends vite compte que j'ai perdu tous mes repères au sens propre comme au figuré, et que ça va prendre des semaines, des mois d'entraînement. Au plus mal, je finis par l'annoncer quelques jours avant les championnats de France.. et frôle l'exclusion. Le cœur n'y est plus, nulle tard, et la vie s'assombrit, encore.

 

S'en suit une blessure un peu particulière en 2004 et 2005. Tellement tabou que je mets des mois à comprendre ce qu'il m'arrive lorsque mon corps percute le sol avant de s'envoler. Des fuites urinaires qui sont pourtant courantes dans certains sports à haute intensité quand la masse abdominale finit par écraser les organes sur un plancher pelvien fragilisé. Une sorte d'entorse du périnée dont je n'ai jamais pu parler.

Couplé à l'accouchement et malgré de longues périodes de rééducation, c'est un muscle qui reste chez moi trop faible pour me permette certaines pratiques comme la corde à sauter. Ce pourquoi j'ai dû limiter aussi, de manière préventive, la course à pied.

 

2005. Mes parents divorcent et déménagent, je redouble ma terminale. Trop loin du club pour continuer à m'entraîner sur le même rythme, ne me reste que deux possibilités : reprendre une licence à Libourne ou changer de discipline.

Mes potes de lycée font de l'athlétisme, je décide donc de les suivre en commençant par le saut à la perche puis, touche à tout, les épreuves combinées. L'ambiance y est rassurante. J'ai tout perdu mais tous les soirs sur le stade je me sens bien et bien entourée. Les entraînements se succèdent à raison de 10h par semaine, puis les challenges et les compétitions fédérales le week-end.

Ma première chute sur haie lors d'un challenge m'immobilise presque trois mois pour une élongation du couturier. Ce qui ne m'empêchera pas de continuer à m'entretenir, et lancer.

Je débute, mais profite de mes qualités de gym et de la rareté des jeunes heptathloniennes sur le circuit pour décrocher une médaille d'argent aux pré-France en 2006.

 

Parallèlement, j'essaie de garder un pied dans la gym de manière à maintenir ma position de remplaçante dans l'équipe des championnats de France, auxquels j'aurai la chance une fois de plus de participer.

 

- STAPS, l'université

 

2006 toujours, j'intègre la fac des sports de Bordeaux, option gym. Et là, je découvre tout un ta de disciplines dans lesquelles je vais devoir être évaluée sur des critères de performance bien plus exigeants qu'au lycée.

Voici celles que j'ai choisies pour valider ma licence : foot, rugby, hand, basket, volley, badminton, tennis de table, danse, fitness, muscu, athlé, natation. Gym.

Comme ça serait trop long de tout aborder, je vais vous la faire en deux trois anecdotes.. Les cris du coach de foot désespéré par mes réflexes d'amorti de la poitrine. Le traumatisme que je garde de la danse contemporaine.. mes élèves comprendront ! Et petite fierté, mes 51kg poussés au développé couché.

 

La première année s'impose clairement comme la plus dense pour pas dire la plus folle que je n'ai jamais vécue, avec des semaines à plus de 24h d'entraînements polyvalents.

Ainsi, à côté du programme imposé par la faculté, je garde un pied dans l'athlé pour participer aux interclubs, un autre dans la gym pour préparer mes derniers championnats de France.

Puis, parce que j'aime le rugby et que j'ai clairement besoin de m'intégrer, je me laisse embarquer dans l'équipe universitaire jusqu'au club bordelais. Même si je comprends vite que cet engagement collectif que l'on attend de moi en dehors du terrain ne me conviendra jamais.

Recrutée en natation, me voilà partie également pour la préparation du BNSSA, le brevet de nageur sauveteur. Tu ne sais plus où donner de la tête ? Je te rassure, je ne savais plus non plus. Deux à 3 entraînements par jour dans des filières énergétiques complètement opposées, le ballet des sacs de sport, des douches, des journées de 20h.

Malgré quelques contre perf, je termine l'année par un stage de plongée pour valider mon premier niveau et ma première année.

 

2007. Je ralentis la cadence à une quinzaine d'heures semaines. Mon rythme de croisière. Terminé la gym, l'athlé, le rugby. Pour me concentrer sur le sport imposé, du fitness et de longues séances de natation, plus de 6000m. Un peu de tennis entre deux cours aussi, du ski, du snow l'hiver avec les potes. Du surf l'été.

Puis ma pratique évolue avec mes fréquentations vers le vélo de route et la course à pied. Sans objectif de performance, sans gps. Aux sensations, pour m'aérer.

Enfin, je termine ma deuxième année par un stage de plongée incroyable en Egypte où j'y valide mon niveau 2. Puis ma licence par un stage de voile sur le lac de Lacanau. Moins exotique, mais tout aussi passionnant.

 

2009. Je rentre en Master, fini le sport imposé, fini les stages de rêve à la fin de l'année. J'essaie de garder la natation pour maintenir la tête hors de l'eau, mais mon corps s'affaiblit, vidé. J'enchaîne les problèmes de santé, les hospitalisations.

J'ai un peu tiré sur la corde tu me diras, ces dernières années, en passant par le sport pour combler tout ce dont j'avais manqué. Jusqu'à ce que je me rende compte que ma douleur psychologique était telle que rien de ce que je ne pouvais m'infliger à l'entraînement n'était plus capable de la masquer.

Je découvre par hasard l'existence d'un mur d'escalade au fin fond de la fac et profite de mon temps libre pour m'y consacrer. Quelques cours sont dispensés par l'université, que j'essaie de compléter par des entraînements libres quand mes binômes sont disponibles. Une compétition départementale nous est proposée, je saute sur l'occasion pour découvrir de nouvelles voies. Mais chute lourdement sur celle de finale. Dans un bruit sourd mes orteils frôlent mon tibia, mon talus est fracturé et la plupart des cartilages de l'articulation écrasés. 6 mois d'arrêt. Touchée, coulée. Noyée.

 

 

- Break

 

Le noir absolu, plus de lumière au fond du tunnel. Plus que moi, seule, vivante et morte à la fois. J'avais besoin de ce break, mais je n'y étais pas prête.

L'année 2011 se résume donc à ma rééducation. Puis ma grossesse, l'accouchement, un vrai marathon, qu'a largement sa place ici lui aussi. S'en suit une autre forme de rééducation : celle du périnée. C'est d'ailleurs à ce moment-là que j'aborde enfin ce qui m'est arrivé à la gym, obtient des réponses et commence à me soigner.

J'essaie de faire un peu de natation de temps en temps, du renforcement, de courir aussi mais c'est loin d'être régulier.

 

Je ne reprendrai l'entraînement qu'en 2015, pour réaliser l'un de mes rêves de gamine : apprendre à patiner, au club de danse sur glace de Bordeaux. Malgré toute l'organisation que ça m'a demandé, je garde cette expérience comme l'une des plus belles de toute mon aventure sportive.

 

- L'aventure Ironman

 

2017. Je m'inscris dans une salle de muscu, j'y suis quasiment tous les jours. Puis je me remets à courir. J'aime l'idée de m'entraîner à nouveau quotidiennement, de planifier mes sorties, mes séries.

Le problème, c'est que je vais reprendre le sport comme si j'avais arrêté la veille, imposant à mon corps des charges qu'il ne supportera pas, dans une filière énergétique qui lui est encore inconnue : l'endurance. Résultat, je me retrouve avec deux belles fractures de fatigue fémur-tibia, qui vont m'être douloureuses pendant presque 6 mois.

Entre temps, je fais des rencontres sur les réseaux sociaux, découvre l'univers du triathlon, des courses Ironman. Après tout, j'ai déjà nagé, roulé, couru. Bon jamais en même temps, ni sur la même filière mais la suite me paraît logique. Et même si je ne suis pas passionnée par ces 3 activités, j'aime l'idée du défi, d'un truc dont tout le monde pourrait être fier, d'une course qui marquerait ma carrière. Ce pourquoi je décide de me préparer pour l'Ironman 70.3 d'Aix en Provence, en mai 2018. 1900m de natation en lac, 90km de vélo en montagne, 21km de course à pied.

 

Après un léger faux départ, je décide donc de me plonger sur les spécificités techniques du triathlon pour préparer ma saison. 8 à 18h d'entraînements par semaine, en somme rien d'insurmontable. Changement de stratégie aussi : des longues séances de 4 nages aux 2000m de crawl, des footings aux fractionnés, des balades aux sorties longues, dépassant la barre symbolique des 100km à vélo.

Désormais consciente de mes fragilités, je surveille mes charges d'entraînement, ma fatigue, privilégie la récupération. Veille à mon alimentation. Sur le papier tout est calé ! Dans la réalité, ça va s'avérer plus compliqué.

J'enchaîne les douleurs au niveau du bassin. D'un côté, de l'autre, jusqu'à ne plus pouvoir poser le pied à terre. Des examens permettent d’éliminer une fracture de fatigue sur la partie haute de fémur, une inflammation du psoas, une hernie discale, une cruralgie, pour se positionner sur un syndrome de l'essuie glace ou une tendinite du couturier. Et cette préparation qui devait ressembler à un rêve se rapproche chaque jour un peu plus du cauchemars.

Bloquée par la douleur, je réduis franchement la course à pied, jusqu'à penser abandonner. Vendre mon dossard de peur de ne pas être capable de terminer la course. Mais je n'ai rien à perdre, et j'y vais.

 

Je ne reviendrai pas sur l'Ironman, dont vous trouverez le compte rendu sur le blog. Ceci-dit, le recul m'a permis de comprendre plusieurs choses.

La première, c'est que j'avais assez souffert dans ma vie pour ne plus avoir envie et besoin de m'infliger ça, encore. La seconde, c'est que j'étais désormais capable d'exister sans être définie par l'une ou l'autre de mes activités. La dernière, c'est que j'allais arrêter de courir après des gens qui ne lèveraient pas le petit doigt pour moi.

Ce jour-là j'ai frôlé le coma. J'ai échoué.. J'ai échoué, mais j'ai gagné bien plus précieux qu'une médaille. La conviction que je n'étais pas prête à mourir pour mon sport, mais vivre pour le reste. Dorénavant, je me suffirai pour ce que j'étais.

 

- Retour à la réalité

 

Le retour d'Aix a été psychologiquement et physiquement compliqué. Ce pourquoi je décide de couper jusqu'à régler toutes ces douleurs. 3 mois d'arrêt.

Puis l'idée me vient de terminer la course, symboliquement, en préparant un semi. Faire quelques triathlons aussi puisque je suis maintenant équipée, plus courts, plus près. Mais surtout de déléguer la partie entraînement à un professionnel, en club.

Pour ce faire, je contacte le SAM triathlon, puis la section athlé dans laquelle les horaires sont plus modulables et donc plus adaptées. L'entraîneur me prend sous son aile, promettant de suivre ma préparation dans son intégralité. Une vraie chance !

Pourtant, je déchante vite, bloquée par le retour des douleurs au bassin. Bloquée par la saturation des piscines bordelaises qui ne me permettent plus de nager. Malgré tout, mes progrès sont impressionnants, à vélo comme en course à pied.

 

Fin décembre 2019, le gymnase où s'entraînait mon fils tous les soirs part en fumée. Il n'est donc plus possible pour moi de me libérer sur les créneaux d'athlé. Je continue d'abord à m'entraîner, à distance. Mais moralement c'est compliqué.

Je laisse tout tomber fin février, en colère face à ce corps qui n'est plus capable de me porter. En colère, face à cette vie de club dont j'avais tant rêvé. Une page se tourne sur le triathlon, mais à ce qu'il paraît, faut jamais dire jamais.

 

 

 

"Je fais du sport, parce que c'est la seule chose que je sache vraiment faire [...] Ça fait partie de ma vie. Maintenant, j'ai besoin d'y trouver un sens." Le sport, mon refuge. 2018.

 

J'ai choisi la gym, peut-être même que c'est pas la gym qui m'a choisie. Je me suis construite à travers elle. J'ai aimé ce sport, à la folie. Et à ce jour, c'est bien le seul pour lequel la passion a vraiment opéré.

J'ai fait de l'escalade parce que j'étais forte ! J'ai fait de l'athlé parce que j'y avais des potes.. J'ai fait du triathlon parce que c'est ce qui me paraissait le plus logique vis à vis de l'histoire de mes pratiques et de ma situation personnelle. Mais chaque fois que je devais m'entraîner, je me demandais pourquoi je le faisais, et je me forçais, souvent ! En comptant sur les endorphines et la satisfaction du devoir accompli pour me donner envie de recommencer.

 

Aujourd'hui, je pratique l'escalade pour accompagner mon fils, 3 fois par semaine. C'est chouette, mais je n'ai pas de binôme donc réduite au bloc et quelques voies automatiques. Du coup, je ne retrouve pas cette sensation de liberté, ces papillons dans le ventre que les sensations aux agrès m'apportaient. J'en suis consciente, et même si ces mots me brisent le coeur : je ne les retrouverai jamais. Pourquoi je ne reprends pas une licence de gym ? Parce que c'est un sport de poids léger, et qu'après la puberté, les impacts violents auxquels le corps est soumis sont difficiles à gérer. Puis plus concrètement, parce que je n'ai jamais trouvé de club où m'entraîner à des horaires adaptées.

Pour le reste, je fonctionne à l'envie, à l'écoute. Sans me forcer. Du vélo de temps en temps, du renforcement. Du yoga, quand je sens que mon corps et ma tête en ont besoin.

Je m'entraîne sans avoir à me faire mal. Je m'entraîne pour me faire du bien ! Voilà en quoi ma pratique a évolué.

 

Elize

 

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