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J'adopte un mec !

À quatre pattes.

 

Pour tout vous dire, j'ai commencé cet article début janvier. Le problème, c'est qu'à chaque fois que j'ai tenté de le terminer, je me suis rendue compte que mes idéaux avaient changé et qu'ils continueraient d'évoluer chaque jour à ses côtés.

Avec quelques mois de recul, j'ai retrouvé un peu de stabilité, du moins assez pour vous en parler.. si j'arrive à publier ce texte avant la fin de l'année.

 

- Un chien, mais t'as jamais aimé les chiens !

 

Du changement, parlons-en ! Et je vais commencer par une anecdote. On est en 2013, ma meilleure pote décide de me présenter son chéri dont j'entends parler depuis un moment. D'ordinaire pas très à l'aise avec les gens, j'essaie de donner le change et d'initier la conversation. Je ne sais trop comment, j'en viens à parler chien et à démontrer pleine d'assurance, à quel point je les déteste. Leurs poils, leur bave, leur odeur, leur aboiement.. tout y passe.

Puis je termine par un classique : tu bosses dans quoi déjà ? -Je suis maître chien ! ( Dans le mille Elize ! ).

 

Vous l'aurez compris, j'ai longtemps détesté les chiens. Pire encore, je me demandais quel problème pouvait-on avoir à en posséder. La peur de la solitude, le besoin de se sentir utile, aimé, respecté ?

Puis comme pour pas mal de choses, j'ai fini par me demander si ce dégout provenait vraiment d'un ressenti personnel, du résultat d'une mauvaise expérience ou du fruit de mon éducation. Quoiqu'il en soit, je devais me détacher de tout ça, et me faire ma propre opinion sur le sujet.

Les jours suivants, j'ai réfléchi, lu, appris. Je suis passée les voir à la SPA, les observer, ressentir. J'ai versé tant de larmes ce jour-là.. bouleversée par toutes ces émotions qu'ils me transmettaient. Jusqu'au déclic !


Non, je ne déteste pas les chiens. La seule chose que je crains c'est d'être aimée, de m'attacher à un être qui disparaîtrait. Et de me sentir à nouveau abandonnée.

Tout ça délié, l'adoption, j'y pensais.

 

 

- Du choix, en veux-tu en voilà

 

À ce moment-là, j'aurais rêvé qu'on me dise bon écoute Elize, pour ta personnalité, ton style de vie, tes projets, je te propose ça, ça ou ça. Sauf qu'en réalité, t'es là, face à l'inconnu et ces innombrables choix.

En expliquant ici ma démarche, j'avais à cœur de partager ces longues semaines de recherches avec vous, et aider peut-être les futurs adoptants à y voir plus clair.

 

La toute première question à se poser c'est évidemment la faisabilité ! En clair, si tu ne peux pas valider les 4 items suivants, adopte un poisson rouge, ou une tortue.

- Ma situation pro me permet d'être dispo hors soir et week-end, et ce sera toujours le cas dans 5 ou 10 ans.

- Ma situation financière me permet de palier au quotidien ET aux soins vétos sans m'adonner au trafic de rein.

- Ma situation perso me permet de répondre aux besoins fondamentaux : amour, socialisation, sécurité, éducation..

- Option prévoyance : j'ai un plan B en cas de blessure, d'hospit, de voyage, de divorce..

 

- Format, race

 

Deux solutions : soit tu sais ce que tu veux, vérification faite que ta race coup de cœur soit bien celle qui te correspondra, ce qu'est loin d'être toujours évident. Moi tu vois j'adore les lynx, mais pas sûre que le duo fonctionne. Soit tu prends le problème à l'envers et tu privilégies la recherche de compatibilité en termes de caractère et de rythme de vie avant d'aller baver sur des photos de chiots.

Réflexion faite, mon chien idéal il est calme à l'intérieur, actif à l'extérieur, capable de partager ma passion du sport, de l'eau, de la rando. De protéger et de jouer avec Ioran ; plus gros qu'une crotte et plus petit qu'un poney.

 

Après des semaines d'études de races, plusieurs se sont donc retrouvés en finale : labrador, golden, berger blanc, malinois, australien. Avec un penchant pour ce dernier, c'est auprès des éducateurs du club canin dans lequel Peio est inscrit aujourd'hui que j'ai cherché à vérifier la pertinence de mon choix. Validé, sous mises en garde :

Le premier point, c'est que l'australien est un chien de berger qu'a vraiment besoin d'espace. En appartement et en ville, je devais prendre conscience de tout ce temps que je devrais désormais passer dehors qu'il vente ou qu'il neige, à trouver des espaces sur lesquels je pourrai le lâcher en toute sécurité.

Le second c'est que les mâles ont tendance à se montrer moins dociles et donc plus difficiles à éduquer que les femelles. Pour un tout premier chien, ça risquait d'être compliqué.

Enfin, le Berger Australien est un chien de travail c'est-à-dire qu'il est génétiquement programmé pour assister l'homme dans diverses tâches comme la conduite de troupeaux. En le détournant, il faudra faire en sorte qu'il puisse user de ses capacités intellectuelles et physiques autrement, agility, canicross.. et surtout quotidiennement.

 

 

- Refuge, élevage, ou particulier ?

 

Nombreux ceux qu'ont tendance à fustiger l'élevage au profit des refuges. Car oui, c'est toujours plus valorisant de sauver un chien, qu'assumer en cautionner la reproduction.

Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que la plupart des animaux qui finissent en cages à la SPA sont des croisés récupérés sur leboncoin. Des ventes entre particuliers ni encadrées, ni limitées. Or, je reste persuadée qu'en privilégiant le conseil et le professionnalisme d'un éleveur, des problèmes de compatibilité maître-chien, de comportement, de génétique et d'achat coup de tête pourraient ainsi être évités et limiter l'abandon.

 

Pour tout vous dire, j'ai moi aussi pensé à l'adoption SPA. Mais je ne rentrais pas dans leurs critères de sélection : un jardin, pas de chat ! De plus, partir sur la rééducation d'un chien adulte ne m'emballait pas.

Puis j'ai contacté plusieurs élevages. Sauf que le BA subit un véritable effet de mode ! Et que les chiots sont ici réservés avant même que la chienne ne les porte ! Or il n'était pas question que je ne choisisse pas mon chien.

 

Ne restait plus que les petites annonces, que je redoutais. Car la seule chose que je pourrai contrôler c'est la filiation, la génétique, en exigeant le LOF. En revanche, pour la description du caractère ou la fréquence de reproduction, tout dépendrait du sérieux et de l'intégrité du vendeur.

J'ai trouvé Peio sur leboncoin, du côté de Toulouse. Trop loin pour aller le choisir en chair et en poils, tous les échanges avec la propriétaire se sont ainsi faits par mail et par téléphone. Des heures d'échanges et de photos pour affiner ma sélection, jusqu'à la décision finale. J'adopterai un mâle rouge merle -LOF et de parents LOF adoptés en élevage, au caractère bien trempé !

Si les propriétaires se sont montrés corrects, m'affirmant qu'ils ne faisaient reproduire leurs chiens qu'une fois tous les 3 ou 4 ans, je ne cautionne toujours pas ce type de ventes. Entre 800 et 1500 balles le chiot, sur une portée de 10.. ça peut vite conduire à des dérives.

 

 

- Attention à la génétique !

 

Le BA est un chien fragile sur le plan génétique, comme pas mal d'autres de taille moyenne et grande. Ce pourquoi certains points me semblent essentiels à vérifier.

Ci-dessous, la liste des principaux tests ainsi qu'une lecture de leurs résultats :

 

- Dysplasie des hanches : A non atteint, B presque indemne, C, D, E.. dysplasiques

- Dysplasie des coudes : ED-0 indemne, ED-SL presque normal, ED-1, 2,3 dysplasiques

   La dysplasie est une malformation qui peut affecter la locomotion du chien, jusqu'à l'invalider. Le chien adulte peut être testé par radio, sous AG. À savoir qu'il n'existe aucun traitement si ce n'est la chirurgie.

- Tares oculaires : HSF4, APR, AOC : + pour normal, - pour défectueux

   Parmi les plus connues l'atrophie rétinienne, la cataracte, l'entropion.. Le test consiste en un examen spécifique des yeux.

- Sensibilité médicamenteuse MDR1 : + pour normal, - pour défectueux

  Chez le chien défectueux, certains médicaments peuvent s'avérer toxiques voire fatals. Sous généalogie def, nous respectons le principe de précaution pour Peio, qui pourrait néanmoins être testé par frottis buccal.

- En option, le gène de queue courte QC peut être testé pour des critères esthétiques de reproduction

 

À noter que le mariage des merles est interdit, car au moins 25% des chiots en ressortent aveugles ou sourds. La race est également concernée par l'épilepsie.

En somme, élevage, refuge ou particulier, renseignez-vous sur les résultats des tests et la santé des parents. Car oui, j'ai vu des élevages faire reproduire des chiens made in Romania aux génétiques plus qu'hasardeuses !

 

 

- Budget, matériel

 

Faisons les comptes. D'abord le chien en lui-même ! Comptez entre 800 et 1600 euros pour un BA selon la couleur du poil et des yeux, le sexe et la taille de la queue. En gros, ça démarre à 800 balles pour un mâle tricolore, 1000 pour un merle ; ajoute 300 ou 400 balles pour un utérus, et 200 pour une queue. Ceci-dit, vu ce qu'il joue avec la sienne, je crois qu'on l'a amortie.

Puis faut penser aux frais de déplacement pour aller le voir et/ou pour aller le chercher.

 

Ensuite, le matériel de base. J'ai testé pas mal de trucs, je vous mets un lien pour mes préférences en début de ligne. On arrive ici sur un total d'environ 200 euros. Plus les ratés.

- Laisse : d'éducation Trixie tressée 2m, réglable LE TOP ! J'ai détesté : la laisse en nylon, mais lui aussi, il l'a bouffée

- Collier : type cuir. À privilégier au harnais pour l'éducation. Un harnais, qu'il a bouffé

- Longe : 10m, idéal pour la plage ou en forêt surtout quand y a du monde. Attention aux brûlures sur les mollets !

- Médaille : celles-ci sont solides et abordables

- Gamelles : sur support, j'ai récupéré les miennes dans un refuge du coin

- Conteneur : j'ai le 40L, indispensable pour stocker les croquettes

- Dodo : par terre, ou sur le tapis du salon. Le coussin, il l'a bouffé

- Jouet : le Kong, la corde à nœuds, et l'os bleu ..le reste tu t'en doutes, il l'a bouffé

- Shampooing : même si je trouve l'odeur pire que celle du chien !

- Brosse : J'ai détesté la première qui perdait ses picots, qu'il a bouffés

- Poches à crottes : ..oui parce qu'à Bordeaux on dit poche ! Mais j'utilise surtout celles de la commune. Ça aussi, il en a bouffées. Je m'attendais d'ailleurs à voir les crottes sortir du chien toutes emballées !

- Sac d'éducation : pour le club canin, que je remplis de dés de jambon

- Gourde : pratique dans les longues balades

- Housse de voiture : pratique mais pas très grand. En même temps, je roule en Twingo !

 

À ça j'ajouterais l'alimentation, oui parce qu'il bouffe aussi des croquettes, 50 euros par mois. Les soins, si tout va bien 65 euros de vaccins, 30 de vermifuge et 150 d'anti-parasitaires par an. Même si vous le savez, je cherche en ce moment une solution alternative aux produits chimiques pour les tiques.

Je n'ai pas prévu de le castrer, ni d'adhérer à des mutuelles pour le moment.

 

 

- Alimentation

 

Peio est nourri aux croquettes, j'ai commencé par les Puppy maxi de chez Royal Canin. Puis je suis passée aux Medium qui lui conviennent clairement mieux.

À savoir qu'il existe d'autres alternatives comme le BARF. Ceci-dit, quand je vois que mon chien est capable d'aller se déclencher une trachéite avec l'arête d'un bout de saumon, je me dis qu'il n'est peut-être pas prêt !

 

Je voudrais quand même revenir sur ce débat autour des croquettes sans céréales, sur lequel j'ai fait de nombreuses recherches. Car contrairement aux idées reçues, elles n'améliorent pas plus les fluctuations glycémiques, la digestion et les risques allergiques que leurs homologues traditionnelles. La seule différence portant sur la qualité du poil, qui n'est pour autant pas justifié par le retrait des céréales en lui-même, mais ses conséquences en terme de qualité et de quantité de matières grasses que composent les croquettes.

Et je vais faire le parallèle avec nos régimes paléolithiques, puisque le sans céréale apparait lui aussi de ce désir de revenir à une alimentation ancestrale, celle du loup. Un carnivore nourri à 80 pourcents de protéines. Sauf que le chien domestique n'est plus un loup ! Il s'est adapté, jusqu’à développer 3 gènes pour lui permettre de digérer l'amidon et d'en faire par définition, un omnivore.

Pourquoi les croquettes sans céréales continuent-elles alors d'être recommandées ? Parce que ce sont des croquettes de très haute qualité ! Que les marques qui se sont lancées là-dedans n'utilisent que des ingrédients haut de gamme.

Parce qu'elles permettent aux quelques chiens qui ne tolèrent pas le gluten de se nourrir correctement. Et qu'elles préviennent l'obésité du chien sédentaire. Tout simplement.

 

Il n'y a donc aucun problème à proposer des croquettes traditionnelles à vos animaux, à conditions toutefois de leur proposer des croquettes de qualité, qui privilégient le riz qui semble le plus digeste, et dont les proportions en céréales n’excèdent en général pas 20 pourcents.

 

Pour ce qui est des friandises, j'utilise des dés de jambon pour le club canin, et des croquettes pour l'éducation maison.
Enfin, pour les soins dentaires je donne des os pressés de temps en temps. Mais j'aimerai m'orienter vers des produits plus naturels. Peio adore le masque de bœuf, mais il existe aussi les oreilles, les bois de cerf, etc..

 

 

- Éducation

 

On va terminer là-dessus, car s'il y a un truc sur lequel je n'avais pas envie de me planter, c'est bien celui-là !
Après avoir épluché la bibliothèque Google, J'ai fini par acheter le
Petit ABC Rustica de l'éducation positive du chiot et du chien. Un bouquin très simple, bourré d'images. Parfait pour un premier chien.

Des bases que j'ai complété par les vidéos YouTube gratuites de Vincent Marchal sur la chaîne Educ-Dog. J'adhère totalement au personnage et à la simplicité des conseils et des explications que je m'efforce de suivre au quotidien.

Enfin Peio est inscrit au club canin Tactichien. Si j'ai détesté m'y rendre la première fois, je ne regrette aujourd'hui pas d'avoir insisté, et continué.

 

Pour la propreté, la clé c'est la disponibilité. J'ai pu consacrer 5 jours complets à Peio à son arrivée, qui m'ont permis de noter les horaires des besoins et d'observer chacun de ses comportements pour les comprendre et les anticiper.. En clair, le couper dans son élan pour dévaler 2 étages et sortir de la résidence le chien dans les bras ! Avec un réveil à 4h du mat, décalé de 10min tous les matins, en 5 jours c'était plié. Alors biensur, j'ai eu quelques accidents quand il a fallu sortir pour l'école ou les courses. Mais ça s'est vite réglé. Confort absolu, je peux aujourd'hui dormir entre 22h et 9h sans être dérangée !

 

Pour ce qui est des ordres de bases et des règles de vie, j'ai instauré une routine de 2x5min par jour, avant la gamelle. Que j'ai complété par les cours du club canin, les rappels en extérieur, le travail sur le jeu, les stimulis, etc..

En terme de comportement, je n'ai rien à dire à la maison ni sur le jeu en extérieur, vraiment. La seule chose sur laquelle je galère c'est la marche en laisse. Il connait la commande, c'est quelque chose que l'on a d'ailleurs commencé très tôt. Sauf qu'il déborde très souvent d'une énergie qu'il est incapable de canaliser... jusqu'à ramper ! J'en ai beaucoup parlé sur les réseaux parce qu'à certains moments c'est vraiment insupportable. Donc aujourd'hui, on travaille toujours et encore là-dessus, en espérant qu'il finisse par se calmer, avec l'âge.

 

J'aimerai terminer sur le fait que Peio est un chien extrêmement gentil malgré l'énergie dont il déborde lorsqu'il s'agit de sortir jouer. Doux, intelligent. Collant sans être envahissant. Et que pour rien au monde je ne regrette son adoption.
Aujourd'hui Peio est un membre de la famille à part entière, que l'on aime d'amour, profondément.

 

 

- La rencontre..

 

Quelques mots pour terminer sur un si doux moment.

 

Jeudi 26 déc. On y est. Peio a quasiment trois mois. J'ai tellement hâte, perdue entre impatience, stress et excitation.

Après des heures de route en pleine campagne, nous arrivons à destination. La porte s'ouvre, en face de moi à mes pieds, il est là. Et tout s'arrête. Je m'attendais à une vague d'émotions, pourtant je reste figée, bloquée. À l'observer. S'agit-il bien du mien, de mon chiot ?

Je tente une approche timide et maladroite, qu'il fuit ! Trop occupé à bouger, tout excité. J'ose à peine le toucher, pourtant son poil est tout doux. J'ose à peine l'attraper, j'ai peur de mal faire, l'arracher à sa mère que j'entends aboyer. Mais qu'il est beau ! Il est beau, c'est mon chiot, et je vais rentrer avec à Bordeaux.

Je me retourne alors dans la voiture et fait face à leurs visages, la langue qui pend, leurs yeux qui brillent : mon fils et mon chien. Tellement d'amour, les larmes montent, je reviens sur terre et je réalise. Ma famille.

 

Pour connaître la suite et la rencontre avec Moy, je vous invite sur ce VLOG.

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Elize

 

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Commentaires: 1
  • #1

    La calypso illustrations (dimanche, 25 avril 2021 16:29)

    Bravo pour cet article très complet ����